La parole est à vous : Vincent Léger – Agence Babylone

Fondateur de l'Agence Babylone

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>En quoi la revitalisation du centre-ville de Cavalaire traduit-elle une transformation profonde, tant sur le plan des aménagements urbains que dans l’intégration paysagère et environnementale, notamment en lien avec la place centrale donnée à la nature et au littoral ?

Depuis le Covid et avec le réchauffement climatique, nos manières d’aménager la ville évoluent et intègrent de plus en plus le facteur “Naturel”. À Cavalaire, l’objectif était de créer des “séquences urbaines”, comme des petits lieux à échelle humaine, propices aux rencontres et à l’ombre, plutôt que des grandes places urbaines vides et très minérales. L’eau aussi a son rôle à jouer en apportant de la fraîcheur et du ludique dans le parc des Cultures via le canaletto central, un petit caniveau discret installé au centre de la rue pour recueillir et évacuer les eaux de pluie, tout en s’intégrant harmonieusement à l’aménagement urbain.

>La création d’îlots de fraîcheur est un enjeu clé face au changement climatique. Quelles solutions concrètes avez-vous imaginées pour rafraîchir l’espace public et améliorer le confort en cœur de ville ?

Nous avons misé sur le végétal comme principal levier de rafraîchissement. La plantation de grands arbres caducs, en bosquets, permettra de créer des zones ombragées tout en jouant un rôle de régulation thermique. Ces arbres absorbent la chaleur pendant la journée et la restituent doucement la nuit grâce à l’évapotranspiration, ce qui permet de faire baisser la température de plusieurs degrés – on parle de 5 à 6°C en moins localement. Ce type de dispositif améliore nettement le confort thermique en période estivale.

>La gestion de l’eau est aujourd’hui un levier essentiel dans l’aménagement urbain. Comment le projet intègre-t-il la récupération ou l’infiltration des eaux pluviales ?


La gestion durable de l’eau a été une priorité dès la conception du projet. Nous avons prévu de grandes noues végétalisées (comme des fossés) pour capter et infiltrer les eaux de pluie, particulièrement efficaces lors de fortes précipitations. En complément, des bassins de stockage enterrés ont été installés sous certains terrains de pétanque, capables d’absorber de gros volumes pour éviter la saturation des réseaux. Enfin, une grande partie des sols a été rendue perméable, ce qui facilite l’infiltration naturelle vers les nappes phréatiques. C’est un ensemble cohérent qui permet à la fois d’anticiper les risques et de valoriser l’eau comme ressource.